C'est pas un jeu titre

C’est pas un jeu, c’est l’histoire de Kamila, Jessica, Kishi, et de bien d’autres filles. Des histoires inspirées du vécu de filles et de jeunes femmes des quatre coins du Québec qui ont eu recours aux services des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de leur région. Découvre leur histoire!

Diamants
Portrait du personnage Kamila

Kamila, 16 ans

À 16 ans, mes parents voulaient que je me concentre sur mes études. Ils voulaient pas , que je travaille, que je sorte trop la semaine. J’ai des amies qui commençaient à pouvoir s’acheter des affaires nice, pis moi j’étais pognée chez nous à étudier. Une fille à l’école m’a dit qu’avec le body que j’ai, je pourrais faire vraiment beaucoup d’argent. Elle m’a donné des conseils. Je l’ai écoutée. J’ai fait pareil. Je me suis créé un compte. J’ai commencé à me prendre en photos. L’argent s’est mis à rentrer. Je capotais. En trois semaines, j’étais rendue une star. J’ai commencé à me filmer. J’avais des milliers de followers. J’avais jamais eu autant d’attention! Je pensais à tout ce que je pourrais m’acheter avec ça.

Je pensais vraiment pas que c’était de l’exploitation sexuelle.

Portrait du personnage Jessica

Jessica, 14 ans

J’avais 14 ans. Ça a commencé dans un party d’amis.

Il me trouvait belle. Personne m’avait jamais dit ça avant. Je suis vite devenue sa blonde. Il avait des problèmes d’argent. Il m’a dit qu’on pourrait partir en appartement ensemble si je l’aidais. J’ai dit oui. Avec mes parents, c’était la chicane tout le temps quand on se voyait. C’était un bon plan. On est allé dans un motel. Il y avait un autre gars. Mon chum est resté la première fois. J’avais jamais couché avec personne d’autre que lui jusque là. Après, il m’a donné un shot. J’en ai repris les autres soirs. Mon boy trouvait les clients. On encaissait du cash pour payer ses dettes pis notre appart. C’était parfait. Mes amis s’inquiétaient, mais comme mes parents étaient jamais là, ils ont rien vu aller.

Sans m’en rendre compte, je suis devenue accro à ses shots, à lui.

Portrait du personnage Kishi

Kishi, 12 ans

J’avais 12 ans la première fois. Au début c’était juste sa main sur mon cul, dans mon chandail. J’ai dit non. Il m’a pas écouté. Pis un soir, il m’a violée. Pis il a recommencé. Ça m’a pris deux ans avant d’en parler à ma mère. Elle m’a pas crue. Elle a gueulé. Mais c’était pas grave. Les cris, je suis habituée. Elle m’a dit de m’en aller. Je me suis retrouvée en ville, loin de tout. Un soir, une voiture s’est arrêtée à côté de moi. Un homme m’a demandé combien je chargeais. J’ai dit « pas cher ». Il m’a ouvert sa porte. Il m’a donné 20$. Le lendemain, il est revenu, il m’a demandé plus. Heureusement, depuis mes 12 ans, j’étais rendu pas pire bonne à oublier mon corps, à m’en séparer. Il faisait froid, j’avais rien. J’ai dit ok.

illustration d'un cellulaire
illustration d'un cellulaire
Labyrinthe de l'exploitation sexuelle
Labyrinthe de l'exploitation sexuelle

Kamila, Jessica et Kishi sont devenues Alessa, Alex et Kyla. Sans trop s’en rendre compte, elles ont mis le pied dans un labyrinthe. Le labyrinthe de l’exploitation sexuelle. Pour savoir ce qui leur est arrivé, clique ici.

Si tu étais à la place de Kamila, que ferais-tu ?

Si tu étais à la place de Jessica, que ferais-tu ?

Si tu étais à la place de Kishi, que ferais-tu ?

Définitions

Une agression sexuelle, c’est un acte de domination, d’humiliation, d’abus de pouvoir, de violence principalement commis envers les femmes et les enfants. Agresser sexuellement, c’est imposer des attitudes, des paroles, des gestes à connotation sexuelle contre la volonté de la personne et ce, en utilisant l’intimidation, la menace, le chantage, la violence verbale, physique ou psychologique. Des attouchements sexuels, l’exhibitionnisme, le voyeurisme, le harcèlement sexuel, le viol, le viol collectif, l’inceste, l’exploitation sexuelle, l’agression sexuelle dans les relations amoureuses, la coercition sexuelle, les appels obsènes, le visionnement forcé de matériel pornographique, l’agression sexuelle par intoxication, les cyberviolences sexuelles ( cyberagression, sextorsion, cyberexploitation, distribution d’enregistrement, d’image ou de message de nature sexuelle sans consentement, le cyberharcèlement), ce sont des agressions à caractère sexuel.

Le consentement, c’est l’accord à une activité sexuelle, manifesté de façon volontaire et enthousiaste, sans contraintes. Chaque personne est la mieux placée pour déterminer ses propres désirs et besoins. Le consentement, c’est dire oui à une activité sexuelle dans le contexte d’un accord mutuel de participation, et ce, lors de chaque activité sexuelle.

L’exploitation sexuelle, c’est quand une ou des personnes obtiennent un avantage sur le plan sexuel, un gain financier ou un avancement en utilisant la sexualité d’une autre personne. La danse nue, les massages érotiques, le travail d’escorte (en agences ou de façon indépendante), la pornographie, les différentes formes de prostitution (de rue, de fin de mois, par internet) et tout échange de biens ou de services (un toit, de la drogue, de la nourriture, un lift) contre du sexe, ce sont des exemples d’exploitation sexuelle.

Illustration d'articles personnels d'un ado